En mars 2017 Gauthier séjourne seul dans l’un des déserts les plus inhospitaliers de la planète : le Rub al Khali à Oman. A nouveau il dirige sa société à distance dans des conditions extrêmes, la température dépassant les 50° à l’ombre.
Extrait de son prochain livre : « Rien, un vide absolu, impressionnant, silencieux, tout semble figé pour l’éternité. Les murailles de dunes du Rub al Khali commencent à surgir avec les premières lueurs de l’aube. Le rythme immuable des journées est donné par le soleil. Une horloge ronde dépourvue d’aiguilles indiquant le temps avec précision pour qui sait lire dans le ciel. Le camp dans lequel je viens m’installer est un point fixe dont on ne peut pas bouger avant de longues semaines (…) Il n’a donc pas été trop compliqué de dénicher un lieu isolé pour poser la tente dans cette vaste région que l’on appelle aussi le Quart vide, là où personne ne réside. Ce désert de sable – le plus grand au monde – est situé aux confins brulants du Yémen, de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et d’Oman. Une superficie équivalente à la France, la Belgique et la Hollande réunies.
Ce qui m’importait était d’arriver dans une terre sans histoire, sans autre passé que celui de la lente construction des dunes depuis des millénaires. Là où je réside, il n’y a jamais eu de drame, de souffrance, personne ne s’y est égaré. Un royaume sans roi, une terre inconnue, vierge, pour fuir le monde en réinventer un autre à la seule écoute de la nature. Loin des hommes, des excès du digital et du virtuel, je vais vivre dans le réel, le Vivant. Un défi pour tout citadin, un défi tout court car partir dans le désert c’est se mettre en danger, accepter l’inconnu, oser la solitude, se passionner pour le silence. »